La finale du championnat d'Europe de supercross se déroulait à Gênes ce week-end. Un point seulement séparait Benjamin Coisy de Fabien Izoird !
La salle du Palasport de Gênes est immense et permet aux organisateurs de course indoor de se faire plaisir. De la bonne terre, deux séries de whoops, des triples de 30 mètres, ça fait déjà sérieux. Si on ajoute des gradins très près de la piste et une rampe de FMX avec une réception bien dégagée, on a tous les ingrédients d'un beau circuit.
Une star US venue pour la gagne
Outre le retour de Coisy et Musquin, absents de l'épreuve de Milan pour cause de participation au SX Bercy, on notait la participation de Jason Lawrence. Le Bad Boy du Lites US faisait clairement figure d'épouvantail. Ses temps lors des séances chrono sont éloquents, il est venu pour gagner et colle deux secondes à la plupart des pilotes. Seul Musquin arrivera à le battre au chrono sur une des séries, ce qui représente déjà un exploit ! Tous les animateurs habituels du championnat étaient également de la partie : de l’étonnant Bonini, vainqueur d’une finale à Marseille, à Vongsana, vainqueur à Milan, en passant par Izoird, challenger pour le titre à un point de Coisy.
Jason chute en série
Première série qualificative, Jason fait le holeshot et roule seul en tête, avec style et détermination. Mais sans doute un peu trop de fougue, car dans la grande série de whoops, il plante l’avant et se fait un OTB d’anthologie. Plus de peur que de mal, mais une première alerte pour le jeune américain. Son compatriote Ryan Beat l’emporte devant Antoine Méo. Le pilote Husky, présent la semaine dernière à l’Enduro Indoor de Barcelone, étrennait pour l’occasion un modèle cross 2009 plus adapté que la moto d’enduro vue à Milan !
La deuxième série est remportée par Matteo Bonini. Pascal Leuret, venu avec une moto de série, n’avait pas d’autres prétentions que de retrouver ses sensations. Il finit tout de même cette série second devant Musquin.
La troisième série voit le duel Coisy/Izoird, arbitré par Vongsana, tourner à l’avantage du pilote Honda.
La pression monte en demi
En demi, Jason s’impose facilement devant Musquin et Bonini, tandis que Coisy, Vongsana et Izoird s’expliquent à nouveau pour finir dans cet ordre. A cet instant de la soirée, si Jason semble le plus rapide, les autres pilotes sont très proches. Interrogés dans le paddock avant la finale, tous restent concentrés, bien conscients que le niveau homogène du plateau va rendre la finale délicate. En effet, sur ce circuit technique, les dépassements sont nombreux et même un bon départ ne garantit pas une bonne place.
Bonini holeshote la finale
Départ de la finale, Bonini jaillit comme un diable de la grille et holeshote le pack devant Méo et Musquin. Jason Lawrence a calé et repart bon dernier, avant d’abandonner. Derrière l’italien, la résistance s’organise. Musquin passe Méo et met la pression sur le leader tandis que Coisy double Izoird au premier tour et passe troisième.
Double coup de théâtre au deuxième tour
Mais à la fin du deuxème tour, coup de théâtre : Musquin et Bonini s’accrochent sur l’appel d’un saut sur un coup de gaz un peu violent de Marvin. Mais Coisy n’a pas le temps d’en profiter : il casse son moteur ! Du coup, Izoird qui pointait à la quatrième place après avoir doublé Méo se retrouve premier ! Il tient là une chance unique de remporter le championnat et met donc du gros gaz.
Marvin supersonique
Mais Marvin Musquin s’est relevé et a repris la piste le couteau entre les dents. Bonini n’arrivera jamais à ressortir sa moto des bottes de paille et abandonnera. Musquin rattrape Izoird au bout de trois tours et les deux hommes se livrent un duel saignant. Mais après un blockpass infructueux, le pilote NGS trouve l’ouverture et passe Izoird dans les whoops au 6ème tour. A cet instant, Fabien n’a aucun intérêt à s’accrocher à Musquin puisqu’il lui suffit de finir (encore) second pour l’emporter. Derrière, ça bataille ferme entre Méo, décidément très à l’aise sur sa nouvelle moto, et Vongsana. Las, Khounsith passera Antoine dans le dernier tour, le privant in-extremis du podium.
Izoird qui rit…
Le grand perdant de la soirée est donc Benjamin Coisy. La casse mécanique fait partie des aléas du sport moto, mais elle reste difficile à accepter, surtout lorsqu’on joue le titre sur une seule course ! Cela n’enlève rien au mérite de Fabien Izoird, qui a su gérer son championnat avec intelligence. Pas forcément le plus rapide, il n’a jamais commis d’erreur et s’est accroché coûte que coûte. A l’inverse, Ben Coisy avait déjà connu des ratés à Marseille, où après trois victoires d’affilée il avait loupé ses deux soirées. Avec sa participation à Bercy qui lui a fait faire l’impasse sur Milan, on peut dire que Benjamin a manqué de constance pour s’imposer. La régularité de Izoird fait donc de lui un vrai champion d’Europe, qui peut savourer pleinement un titre mérité.
Podium 100% Français
Le podium de la finale, avec Musquin, Izoird et Vongsana, est bleu-blanc-rouge. Mais le podium du classement final du championnat d’Europe est lui aussi français, puisque Izoird, Coisy et Musquin finissent dans cet ordre.